Observation d'une séance en langue étrangère (anglais) en CM2 - Extrait memoire Isabelle Salvadori
La séance est assurée par l’enseignante de la
classe. C’est une séance qui porte sur les lexique des vêtements. L’enseignante a
commencé par dire aux élèves qu’il fallait deviner ce qu’elle dessinait au tableau en faisant preuve
d’imagination du fait de ses piètres qualités de dessinatrice, ce qui n’a pas manqué de
provoquer une réaction d’approbation collective et des rires des élèves.
Phase 1 : A chaque dessin la dénomination
anglaise a été fournie par les enfants ou par l’enseignante. Un numéro était noté pour
chaque vêtement. Treize ont été dessinés. Au fur et à mesure des dessins, elle interrogeait de
nouveau les élèves sur les dessins précédents, dans le désordre, en utilisant la structure «
What is number x ? ».
Phase 2 : Les dessins ont été tour à tour
supprimés en commençant par les cinq derniers, les demandes se sont concentrées sur ces
vêtements (4/5 fois). Puis les dessins 7 et 8 ont été effacés, puis 4 à 6 puis tous, seuls les
nombres associés restaient apparents. La demande était alors « Number x ». La durée de
ces deux phases a été 25 minutes environ.
La participation des enfants était active. Ils
semblaient prendre un vrai plaisir à ce défi. Les réponses étaient justes (deux trois erreurs
seulement) et quasi instantanées. J’ai, moi aussi, essayé de répondre mentalement à chaque
question, mais n’ai pas réussi à la hauteur de ces enfants.
La tâche m’a d’emblée parue complexe pour des
enfants : mémoriser ou se rappeler un mot de langue étrangère, lui associer un nombre,
mémoriser l’association (ce qui représente 13 associations). La réussite des enfants était d’autant
plus surprenante que le temps alloué n’était pas très important. On peut s’interroger sur la pertinence de
cette complexification. En effet pourquoi ne pas, comme je l’ai vu faire dans une classe de CM1
par une conseillère pédagogique en langue, se limiter à moins de mots, et surtout
pourquoi effacer les dessins et les remplacer par des nombres ? Rappelons plusieurs caractéristiques de ces
enfants : - lls ont une capacité de stockage d’informations
supérieure, une excellente mémoire à court terme. Cette spécificité est prise en compte
par le nombre d’objets proposés. - Ils apprécient les tâches complexes
et refusent ou ne font que partiellement ou avec lenteur celles qui sont trop simples, d’où l’introduction
des nombres pour remplacer les dessins. - Ils ont une rapidité de stockage et de rappel
des informations Le temps accordé pour la mémorisation des associations est fonction de
cette compétence.
Phase 3 : les élèves ont ensuite « joué » au
mémory par petits groupes, matériel fabriqué en plusieurs exemplaires, sur le lexique étudié.
Ils avaient pour consigne de dire à voix haute le nom de chaque vêtement représenté sur la carte
retournée (durée 10 minutes). Cette dernière phase de consolidation
participe au renforcement de la mémorisation des éléments lexicaux, sous une autre forme
ludique, qui demande, à mon sens, moins de concentration.
On peut noter que l’ensemble de la séance
avait pour objectif manifeste la rétention d’un lexique particulier et que, parce que les EHP
vivent très mal les tâches répétitives et l’apprentissage par coeur, d’autres moyens
sont utilisés pour qu’ils y parviennent avec moins de difficultés.
Cette séance montre que les méthodes
pédagogiques qui ont été employées, ont été élaborées par rapport aux spécificités des
EHP. La connaissance et prise en compte de leurs caractéristiques sur le plan cognitif et
en terme de besoins d’apprentissages ont permis l’élaboration d’une pédagogie plus adaptée.
- Observation d'une séance de sciences en CM2
- Observation d'une séance en langue étrangère
(anglais) en CM2 - Observation d'une séance d'orthographe en CM1 - Des pistes pédagogiques à explorer - Cinq modalité spécifiques à mettre en oeuvre pour adapter sa pédagogie aux EHP dans un établissement public - Comment appliquer des actions porteuses de sens pour tous les enfants - Des difficultés prévisibles
[Retour]
|